Twisters

 


Ancienne chasseuse de tornades, Kate est encore traumatisée par sa confrontation avec une tornade lorsqu’elle était étudiante. Désormais, elle préfère étudier le comportement des tempêtes en toute sécurité depuis New York. Mais lorsque son ami Javi lui demande de tester un nouveau détecteur de tornades, elle accepte de retourner au cœur de l’action. Elle rencontre alors le charmant et téméraire Tyler Owens, célèbre pour ses vidéos de chasse aux tornades postées sur les réseaux sociaux. Alors que la saison des tempêtes atteint son paroxysme, des tornades d’une ampleur sans précédent mettent leurs vies en péril.



C’est Twister, mais avec un S à la fin

Recette du blockbuster lambda pour producteur cossard en panne d’idées. Prenez une superproduction qui a naguère cartonné au cinéma. Actualisez le cahier des charges. Ajoutez un « s » final au titre. Et lancez-le ensuite dans les salles obscures en l’accompagnant d’une campagne promotionnelle rondement menée qui mise à fond sur le bigger than life. Et le tour est joué ! Cela avait bien fonctionné avec Alien, alors pourquoi cela ne marcherait-il pas avec Twister ? Si James Cameron avait mis le xénomorphe à sa sauce, Lee Isaac Chung reste sagement dans le sillage des tornades shootées jadis par ce bon vieux Jan De Bont (Speed) sur base d’une histoire imaginée par Michael Crichton (Jurassic Park). Le résultat n’est pas déshonorant et vous file même les sensations fortes attendues par ce type de divertissement maous costaud. Mieux, il rappelle aux nostalgiques des années 90 quelques bons souvenirs de films catastrophe pas très subtils, mais bougrement divertissants à l’instar d’Armageddon, Deep Impact, Volcano, Dante's Peak, Daylight, Backdraft, etc.

Up in the air

La note d’intention du réalisateur n’est pas très finaude, mais elle a le mérite d’être claire. Et son Twisters tient ses promesses. Vous sortirez de la projection décoiffés par les bourrasques et autres tourbillons de feu dantesques imaginés par des scénaristes en roue libre. Cette fois-ci, ce n’est pas une ferme ou une vache qui s’envolent vers des cieux orageux, mais rien de moins qu’une centrale électrique et un cinéma. Car, qui dit suite, dit automatiquement plus : plus grand, plus fort, plus démesuré. Contrat pop-corn avec le spectateur rempli ! C’est fun, décomplexé et totalement assumé dans sa dimension spectaculaire avec des effets spéciaux plus vrais que nature. Et comme dans l’original de 1996 qui accueillait un casting de comédiens irréprochables en chasseurs de tornades (Helen Hunt entourée des regrettés Bill Paxton et Philip Seymour Hoffman), cette suite est aidée par l’alchimie de son trio vedette. Les nouvelles coqueluches d’Hollywood se nomment Glen Powell, Daisy Edgar-Jones et Anthony Ramos. La triplette « fait le café », parvenant à nous faire croire à l’incroyable.

Ambiance americana

Un brin en sous-régime au deux-tiers et un chouïa longuet durant le climax, le film a toutefois le mérite d’entrer directement dans le vif du sujet en évoquant la possibilité, pour de jeunes chercheurs, de désamorcer des vortex par le biais d’une technologie innovante. Malheureusement, le métrage déviera de sa trajectoire, pourtant passionnante, pour aller flirter sur le territoire de la romance sirupeuse, ambiance americana, rodéos et musiques country en prime. Bien moins captivante, cette sous-intrigue alourdit une trame qui aurait gagné en efficacité avec un récit plus ramassé. En revanche, contrairement aux blockbusters contemporains qui se foutent éperdument de leurs héros, Lee Isaac Chung s’intéresse de près à ses personnages et à leur progression émotionnelle dans l’intrigue. En outre, il a la bonne idée d’évoquer le drame social vécu par les populations touchées par ces forces de la nature. On regrette que cet angle, ressort dramatique par excellence, n’ait pas été davantage développé dans le script. Un sujet autrement plus pertinent que la bluette insipide qui nous est servie.

Note : 
Critique : Professeur Grant

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