Critique du format ScreenX : rien à voir !
Plusieurs formats ont accompagné
la sortie de « Meg 2 : The Trench » : 2D, 3D, 4DX, Imax…
Nous, on a opté pour une expérience encore inédite : le ScreenX, lancé en
2020 au Kinepolis d’Anvers (ex-Metropolis). Késako ? En substance, quatre
projecteurs installés de part et d'autre de la salle permettent à l'image de
s'étendre sur des panneaux latéraux lors de certaines scènes. L’argument
promotionnel : les cinéphages peuvent désormais profiter d’une vision
panoramique et mater un long-métrage à 270 degrés. Devant et sur les côtés, en
somme. « Vous êtes au cœur de
l'action », dixit la société belge à l’étoile.
Verdict ? Mouai, pas très
convaincant, tout ça ! Encore un gadget surfacturé (quatre euros vous
seront demandés en supplément) à ranger dans le placard cinématographique où
végète la pénible 4DX. Concrètement, le procédé n’intervient qu’à certains
moments du film. La majorité du temps, l’audience regarde l’écran frontal,
comme dans n’importe quel autre cinéma. Du coup, quand les projecteurs latéraux
réagissent, ils ont tendance à divulgacher
l’intrigue en tuant dans l’œuf tout effet de surprise. Pire, le procédé sort le
tout-regardant de l’histoire, car la luminosité devient beaucoup trop
importante. Résultat : on voit le public. C’est ballot pour une salle qui
se veut… obscure !
Du coup, ce dispositif
attractionnel, qui a plutôt sa place au Futuroscope, ne renforce pas du tout l’immersion
fictionnelle. Au contraire, celui-ci nous fait nous rendre compte de notre
condition de spectateur soumis aux aléas d’une technologie extra-diégétique. Comme
la 4DX, le ScreenX nous rappelle notre propre corps par le biais de la
sollicitation accrue de nos sens. Ce qui est l’effet inverse de « l’oubli
de soi » escompté. La projection imaginaire dans les péripéties qui nous
sont contées devient impossible, car ce procédé beaucoup trop visible et
contraignant nous impose de le considérer comme un gimmick artificiel.
C’est pourquoi nous maintenons
notre préférence pour l’Imax et son écran de 27,6 m x 19,3 m, seul format
capable d’augmenter l’immersion tout en se faisant oublier.
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