The Banshees of Inisherin

 

Sur Inisherin - une île isolée au large de la côte ouest de l'Irlande - deux compères de toujours, Padraic et Colm, se retrouvent dans une impasse lorsque Colm décide du jour au lendemain de mettre fin à leur amitié.

 

Tous les quatre à cinq ans, Martin McDonagh se rappelle à notre bon souvenir. La dernière fois, c’était avec « Three Billboards Outside Ebbing, Missouri ». En 2008, le jeune cinéaste signait une petite pépite made in Bruges dans laquelle Brendan Gleeson et Colin Farrell se partageaient déjà l’affiche. Quinze ans plus tard, leurs retrouvailles suffiront-elles à vous faire pousser les portes de votre cinéma local ?

Écrivons-le sans ambages, le premier dépaysement cinématographique de l’année est déjà là ! Faites vos valises !

Premier constat : le directeur de la photographie Ben Davis a recréé des décors qui ne sont pas sans rappeler les intérieurs des peintres flamands. La photographie en extérieur, évocatrice et splendide, vous donnera simplement envie de tout plaquer et de prendre le premier billet pour l’Irlande. McDonagh a d’ailleurs des doigts de fée quand il s’agit de magnifier les paysages de la république.

Film où l’humour et le pathos se mélangent comme des couleurs sur une palette, « The Banshees of Inisherin » est une fable noire sur la fin d'une amitié où la violence est essentiellement sourde. Seul un coup-de-poing vient perturber la cohérence de l'ensemble. 

Le tandem Farrell / Gleeson donne tantôt dans la solitude, tantôt dans la mélancolie, le tout avec une justesse qui force le respect. Tous deux se montrent très convaincants. Tant dans la vie qu'à l'écran, Gleeson donne de sa personne. L'acteur (et musicien à ses heures perdues) signe une musique de l’envoûtante bande son. Comme à l'accoutumée, Barry Keoghan ("The Killing of a Sacred Deer") délivre une performance doucement foldingue !

Fable tragi-comique superbement réalisée, « The Banshees of Inisherin » pousse l’audience à s’interroger sur le temps qui passe et la vacuité d’une vie. « The Banshees ... » ne marquera donc pas tous les esprits de la même façon.  

Note : ★★★

Critique : Goupil