Netflix Chronicles: Chapter Thirteen
A boire et à manger
Presque dix mois sans
chronique Netflix ? Un scandale ! Quasiment un an qu’on ne vous a
plus (dé-)conseillé tel ou tel film sur la plateforme de streaming.
Impardonnable ! Au regard du préjudice subi, nous ne pouvons que vous
fournir une liste pléthorique d’œuvres sorties ces derniers mois. C’est la
moindre des choses. A découvrir : une vingtaine de mini-critiques. Et au
menu, il y a à boire et à manger : animation, documentaire,
superproduction, thriller, biopic, mélodrame, science-fiction, comédie…
De l’excellent (Blonde, œuvre phénoménale sur Marilyn Monroe paraphée Andrew Dominik), de l’inattendu (le projet The House nous a mis une claque), de gros ratés signés par des « grands noms du cinéma » (Bigbug commis par Jean-Pierre Jeunet ou The Bubble perpétré par Judd Apatow), des téléfilms préparés à base de navet (The School for Good and Evil, Fistful of Vengeance) ou encore des blockbusters sans personnalité (The Gray Man, The Adam Project). A vous de faire votre choix.
A dans dix
mois !
La fin d’une ère ?
Mais nan, on déconne,
voyons ! Taillons le bout de gras avec un sujet plutôt préoccupant pour l’abonné
cinéphile de Netflix. A l’aube de la saison estivale, nous apprenions, via un
papier rédigé par le bien informé Hollywood Reporter, que le streamer
envisageait de réduire la voilure sur les productions auteuristes et onéreuses
au profit des superproductions. Adieu les œuvres prestigieuses censées glaner
quelques récompenses durant la saison des festivals et des cérémonies à l’instar
des stimulants Roma, The Irishman et autres The Power of the Dog. Et
bonjour les décérébrés Red Notice, The Gray Man et Extraction.
Pour rappel, ces dernières années, la société au N rouge avait accueilli pas mal d’artistes chassés par les majors parce qu’ils désiraient réaliser autre chose que des films répondant à des formules toutes faites (licence, remake, reboot…). Et ainsi, une partie de la créativité du cinéma US avait basculé du côté des acteurs du streaming, avec Amazon et Apple notamment. Cette stratégie, dictée par des impératifs financiers, sera-t-elle payante ? L’avenir nous le dira. Dans ce contexte, Blonde d’Andrew Dominik apparaît plus que jamais comme le dernier des Mohicans.
Alors, profitons-en !
Angèle
(3/5)
Ego trip marqué par la
sincérité de la démarche et l’authenticité de son sujet. Point fort: le doc
aborde de front les questions qui fâchent
The
House (4/5)
Bijou d’animation en
volume, ce triptyque de sketchs grinçants épate par sa direction artistique
virtuose et sa fantasmagorie malaisante.
Fistful
of Vengeance (0/5)
Navet : plante
herbacée à la saveur délicate qui se marie parfaitement à d’autres aliments. Ce
film ne supporte pas la comparaison. Daube !
Bigbug
(1/5)
Le film nous rappelle que
même les prestigieux réalisateurs ne sont jamais à l’abri d’un faux pas. Rien
ne fonctionne et c’en est désolant.
Fatherhood
(3/5)
Le film confirme que les
humoristes ne sont jamais aussi bons que lorsqu’ils endossent le costume du
clown triste. Hart brille de mille feux
Texas
Chainsaw Massacre (2/5)
Réjouissant dans ses
fulgurances gores et sa manière de dézinguer une génération Z ridicule et naïve.
Pour le reste, ça sent le réchauffé.
Munich:
The Edge of War (1/5)
Alors que le sujet
promettait un thriller passionnant au rythme enlevé, le résultat est proche de
l’encéphalogramme plat. Douche froide !
Against
The Ice (2/5)
Si le film ne supporte
pas la comparaison avec le récent « Artic » de Joe Penna, il se suit
sans encombre rythmé par un suspense bien tenu.
The
Adam Project (2/5)
Rien de nouveau sous le
soleil, Hollywood recyclant ad libitum ses vieux tropismes sans une once
d’originalité. Aussitôt vu, aussitôt oublié
Windfall
(2/5)
Un court-métrage qui se
prend malheureusement pour un long. Après une entame intrigante, le film rate
totalement son troisième acte. Flûte !
The
Bubble (2/5)
Judd Apatow revient en
mode mineur et dévoile ses qualités (sens du gag et des dialogues)… mais aussi ses
défauts (longueurs, lourdeurs) !
Metal
Lords (1/5)
Affichant ses folles
ambitions de téléfilm dominical inoffensif, ce teen movie mise tout sur sa
seule qualité: le charisme de ses comédiens.
Apollo 10 1⁄2: A Space Age
Childhood (3/5)
De retour avec la
rotoscopie, Linklater se complaît dans la nostalgie avec une gourmandise et un
sens du détail qui opère sans forcer. Divin
Loin
du périph (2/5)
Deux idées de mise en
scène et quelques saillies ne parviennent pas à masquer l’indigence d’un
scénario poussif et stupide. Regardé. Oublié.
The
Gray Man (2/5)
Les Russo mangent à tous
les râteliers et le font avec efficacité, permettant à cet actionner sans
personnalité d’assurer le divertissement.
Hustle
(3/5)
La paresse scénaristique
est compensée par la performance quatre étoiles d’Adam Sandler et le
savoir-faire technique du réal Jeremiah Zagar.
Spiderhead
(2/5)
Ça commençait comme un
bon petit délire SF bien barré. Las, ça tourne en eau de boudin avec une flopée
d’incohérences. On y a presque cru !
Day
Shift (2/5)
L’action débridée et la
mise en scène trépidante échoueront à faire en sorte que vous vous souveniez de
ce film bourrin après son visionnage
Athena
(2/5)
La prouesse technique
indéniable dont s’enorgueillit le fils Gavras peine à dissimuler la vacuité
d’un récit malingre qui peine à convaincre
Blonde
(4/5)
Feel-bad
movie sur l’icône Monroe, Dominik signe une plongée en
enfer virtuose caractérisée par la prestation bouleversante d’Ana de Armas.
Bonus de dernière minute
The School for Good and Evil (0/5)
On s’est promis de ne pas
être méchant. Du coup, on se contentera d’écrire en toute honnêteté qu’on n’a
pas survécu au premier quart d’heure
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