Spies in Disguise
Le super espion Lance Sterling et le scientifique Walter Beckett ont des personnalités radicalement opposées. Lance est relax, cool et il a du style. Walter est … tout l’inverse. Certes, il n’est pas très à l’aise en société mais son intelligence et son génie créatif lui permettent d’imaginer les gadgets impressionnants que Lance utilise sur le terrain. Alors qu’une mission tourne mal, Walter et Lance vont devoir unir leurs forces. Si ce duo excentrique ne parvient pas à s’entraider, le monde est en danger.
I. Man
in Black
Will Smith est décidément
partout ces derniers mois. Après le succès commercial de l’adaptation live du Classique « Aladdin »
signée Guy Ritchie et la veste prise avec « Gemini Man », orchestré
par un Ang Lee qui voit désormais tout en 120 images par seconde (!), et avant
de rendosser le gilet pare-balle du détective Mike Lowrey dans « Bad Boys for
Life » en janvier prochain, notre éternel Prince de Bel-Air revient dans
les salles obscures en prêtant sa voix à un barbouze dans « Spies in
Disguise ». Le super espion Lance Sterling et le scientifique Walter
Beckett (Tom Spider-Man Holland) ont
des personnalités radicalement opposées. Le premier est du genre relax, cool et,
en sus, il a du style. Le second est… tout l’inverse. Certes, ce dernier n’est
pas très à l’aise en société, mais son intelligence et son génie créatif lui
permettent d’imaginer les gadgets impressionnants que Lance utilise sur le
terrain. Alors qu’une mission tourne mal, ces deux-là vont devoir unir leurs
forces. Si ce tandem hétéroclite ne parvient pas à s’entraider, le monde pourrait
courir un grand danger !
II. L’art
de pomper sans ménagement
« Spies in
Disguise », c’est un peu la rencontre improbable entre James Bond (le
genre espionnage), Idris Elba (la black
class… futur 007 ?), I, Robot (Will Smith en roue libre avec une Audi
RSQ e-tron – placement produit ostentatoire : check !) et Valiant
(film d’animation centré autour d’un valeureux pigeon voyageur). Bref, vous
l’aurez compris, les scénaristes ne se sont pas creusé les méninges pour délivrer
un long-métrage qui soit un tant soit peu original ou inventif. Pis, on sent à
des kilomètres l’influence « The Incredibles » sur la direction
artistique. Ou quand le studio d’animation Blue Sky pompe allègrement sur
l’héritage Pixar. Tous deux désormais cousins sous l’égide de Mickey depuis le
rachat de la 20th Century Fox par l’empire du divertissement Disney. Quant à
l’humour, la maison de Scrat l’emprunte volontiers aux gaillards d’Illumination
Entertainment (Minions). Autrement dit, et pour l’écrire sans ambages, « Les
Incognitos » - titre choisi pour la version française - est le projet
cinématographique le plus fumeux de ces derniers mois.
III. Bouillabaisse
de références
En panne de créativité,
Blue Sky mange allègrement à tous les râteliers et espère que le cinéphile et
même le grand public n’y voient que du feu. Quelle naïveté ! Avec une
telle absence d’imagination, on ne donne pas cher du futur du studio. D’autant
plus quand on voit le niveau d’excellence atteint par la société à la lampe
bondissante (Coco, Toy Story 4…). Nonobstant cette bouillabaisse de références
pompées à gauche et à droite, on doit reconnaître l’efficacité de l’entreprise.
Les touches d’humour ainsi que l’action non-stop devraient faire mouche auprès
des jeunes pupilles, peu regardantes sur l’inventivité scénaristique. Les
parents, eux, s’ennuieront ferme devant cette débauche d’effets visuels et
sonores harassante. Cela émis, ils seront stupéfaits par la séquence dans la
Cité des Doges, seul moment où l’animation nous bluffe ; on a notamment
l’impression de déambuler sur la place Saint-Marc. Pour le reste, « Spies
in Disguise » navigue en eaux troubles, entre errance narrative et pompage
artistique. Et au final, le film fait plouf !
Note : ★
Critique : Professeur Grant
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