Nous Finirons Ensemble
Préoccupé, Max est parti dans sa maison au bord de la mer pour se ressourcer. Sa bande de potes, qu’il n’a pas vue depuis plus de 3 ans débarque par surprise pour lui fêter son anniversaire ! La surprise est entière mais l’accueil l’est beaucoup moins...
Max s’enfonce alors dans une comédie du bonheur qui sonne faux, et qui mettra le groupe dans des situations pour le moins inattendues.
Les enfants ont grandi, d’autres sont nés, les parents n’ont plus les mêmes priorités... Les séparations, les accidents de la vie... Quand tous décident de ne plus mettre de petits mouchoirs sur les gros bobards, que reste-t-il de l’amitié ?
I. Mes
amis, mes amours, mes emmerdes...
Neuf ans après le
triomphe du bancal et laborieux « Les Petits Mouchoirs », Guillaume
Canet retrouve sa bande de potes pour une suite pas forcément attendue :
« Nous finirons ensemble », à découvrir dès le mercredi 1er
mai dans les salles obscures. Si le premier opus se suffisait à lui-même et
n’appelait pas forcément un deuxième volet, on doit bien avouer que ce second
tour de piste s’avère un chouïa supérieur. Tourmenté, Max (François Cluzet,
génialement dépressif) est retourné dans sa bicoque du Cap Ferret pour se
ressourcer. Sa bande d’amis, qu’il n’a pas vue depuis plus de trois ans,
débarque sans crier gare pour célébrer son anniversaire. La surprise est
entière mais l’accueil l’est beaucoup moins... « Ce n’est pas parce qu’on a été
pote pendant vingt ans qu’on est obligé de le rester », dira-t-il sans
ménagement à ses copains. Ambiance, ambiance…
II. Doux-amer
Canet réussit une comédie
douce-amère dans la parfaite continuité de ses « Petits Mouchoirs »,
avec un zeste d’humour cynique par-ci et une once d’envolées mélodramatiques
par-là. Si le réalisateur ne parvient toujours pas à se défaire de quelques
vilains défauts (abondance de scènes superfétatoires comme la séquence gratuite
du saut en parachute, durée du métrage beaucoup trop longue, climax poussif et
invraisemblable, personnages secondaires délaissés…), ce dernier a malgré tout
affiné son écriture, travaillé sa mise en scène et se révèle in fine un
excellent directeur d’acteurs. Gilles Lellouche, Marion Cotillard, Benoît
Magimel et compagnie peuvent le remercier car ils sont sublimés par sa caméra. Mieux,
il délaisse le pathos qui encombrait lourdement sa chronique fadasse de 2010
pour se montrer nettement plus subtil dans la gestion des émotions.
III. Du
rire aux larmes
D’ailleurs, l’engueulade
du début est, à ce titre, une vraie réussite, notamment sur le plan des
dialogues et du temps (la gestion des silences). Une séquence qui restera
encore longtemps gravée dans les mémoires cinéphiliques. Pour le reste, son
film choral est parsemé de très belles scènes dramatiques et de beaux instants
de comédie qui devraient à coup sûr régaler ceux qui ont aimé suivre les
aventures de cette bande de copains. Sa réalisation à fleur de peau et son
montage dynamique finissent par convaincre les plus récalcitrants à se laisser
porter par cette vague mélancolique. Certes, « Nous finirons ensemble »
pâtit de quelques maladresses, mais le film parvient à les occulter en nous faisant
passer du rire aux larmes avec une belle fluidité dans la narration. Canet
offrant un cinéma généreux et sensible, à son image.
Note : ★★★
Critique : Professeur Grant
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