Mary Poppins Returns
Michael
Banks travaille à la banque où son père était employé, et il vit
toujours au 17 allée des Cerisiers avec ses trois enfants, Annabel,
Georgie et John, et leur gouvernante Ellen. Comme sa mère avant
elle, Jane Banks se bat pour les droits des ouvriers et apporte son
aide à la famille de Michael. Lorsque la famille subit une perte
tragique, Mary Poppins réapparaît magiquement dans la vie de la
famille. Avec l'aide de Jack, l'allumeur de réverbères toujours
optimiste, Mary va tout faire pour que la joie et l'émerveillement
reviennent dans leur existence... Elle leur fera aussi découvrir de
tout nouveaux personnages pleins de fantaisie, dont sa cousine,
l'excentrique Topsy.
Dans
le premier « Mary Poppins », l’action se passait en 1910s. Cette
suite prend place au même endroit – la maison familiale des Banks
à Londres – vingt ans plus tard. « Mary Poppins » a-t-elle gardé
la main ?
Les
aventures sur papier de Mary Poppins firent le bonheur des têtes
blondes à travers le monde de 1934 aux années 1980s. On peut dire
que cette suite s'est fait attendre. 1964...2018… soit 54 ans
d’attente ou le plus long break entre un film et sa séquelle. Les
idées de suite furent longtemps rejetées par l’auteure Pamela
Lyndon Travers. À deux reprises - en 1965 et plus tard en 1980 - ,
l’auteure était aux yeux de Disney une « No Woman ». Le film «
Saving Mr Banks » (« Dans l’ombre de Mary » chez nous) nous
offre un aperçu de la relation tumultueuse entre ces derniers.
Trêve
d’élucubrations ! « Mary Poppins Returns » porte bien son nom.
Le réalisateur offre un retour sinon triomphal, du moins
convainquant, à la plus célèbre nounou de l'histoire du cinéma.
L’importance de la famille et l’espoir face à l’adversité
s’érigent en thèmes principaux de cette nouvelle aventure.
L’accent de Blunt est à tomber par terre. Sa maîtrise du timing
et son sens de la répartie font de la trentenaire un modèle pour
tous les comédien-ne-s en herbe. Comme pour le premier opus,
l’animation dessinée à la main (et non par ordinateur) prévaut.
Pour le reste, le trio derrière « Into the Woods » (Rob Marshall,
Emily Blunt et Meryl Streep), excellent à nouveau. Réalisation,
cadrage, acting, scènes chantées, l’ensemble sonne plutôt
bien.
Tout
n’est cependant pas rose dans la maison Disney puisque un subtil
changement de caractère de Mary est à déplorer. Plus hautaine et
vaniteuse que l’originale, la version d’Emily Blunt ne colle pas
avec le caractère de celle jouée par la souriante Julie Andrews. Un
choix maladroit qui traduit la volonté de Blunt de ne pas faire du
"Julie Andrews". Un souhait vain en endossant ce rôle.
Allumeurs
de réverbères ? Une "nouveauté" par rapport au matériel
source dixit le cinéaste. Guère une trouvaille selon nous
puisqu’ils font penser aux ramoneurs du film original. Et on ne
parle pas de l’imitation maladroite de l’accent Cockney (propre
au sud de Londres) de Lin-Manuel Miranda.
Vraie
suite, reboot ? « Mary Poppins Returns » est
bel et bien une suite même si les similitudes avec son aîné sont
frappantes. En outre, les trois adaptations de classiques de Disney
en live action prévues pour 2019 démontrent que le studio
aux grandes oreilles est plus dans le pastiche que dans la création.
Nonobstant
un CV impressionnant, Lin-Manuel Miranda n’a pas le charisme de
Dick Van Dyke – qui fait soit dit en passant un caméo dans le
film. Lin-Manuel, bien que habile et talentueux, ressemble plus au
toutou de service qu’au joyeux compagnon d’infortune de Mary. Une
erreur de casting qui ne pardonne pas. Le personnage joué par Dick
Van Dyke dans l’original (Bert) était sans conteste la valeur
ajoutée comique qui fait ici défaut. De l'émerveillement, oui. Du
rire, pas vraiment…
Même
si Mary Poppins réjouit toujours petits et grands, les plus
nostalgiques se diront qu’elle a perdu en voix et que Julie Andrews
connaissait la chanson. Julie Andrews qui a d’ailleurs refusé un
cameo. Notre nanny fictive préférée a définitivement tourné la
page. Et nous aussi.
Note : ★★★
Critique : Goupil
Ps : Les fans de Angela Lansbury et Dick Van Dyke se réjouiront d’apprendre qu’ils partagent également l’affiche du film « Buttons » sorti début décembre au pays de l’Oncle Sam.
Autre
critique, autre point de vue – Mary Poppins Returns vu par le Professeur Grant :
I. Un
bain de nostalgie
Supercalifragilisticexpialidocious
! Un hapax à rallonge que tout le monde connaît. D’aucuns parviennent à le
prononcer sans peine, d’autres éprouvent plus de difficulté. Mais tout le monde
a la mélodie en tête. Ce néologisme est comme une madeleine de Proust qui
renvoie directement à l’enfance, à l’insouciance, à… Mary Poppins ! Plus d’un
demi-siècle après, la célèbre nounou fait son come-back dans les salles
obscures. C’est l’actrice britanno-américaine Emily Blunt qui a été choisie
pour succéder à l’éternelle Julie Andrews. L’histoire ? Michael Banks travaille
à la banque où son père était jadis employé, et il vit toujours au numéro 17 de
l’allée des Cerisiers avec ses trois enfants et leur gouvernante. Criblé de
dettes, ce dernier risque de voir sa maison, déjà hypothéquée, saisie par les
huissiers… C’est alors que Mary Poppins réapparaît magiquement dans la vie de
la famille. Avec l’aide de Jack, l’allumeur de réverbères toujours optimiste,
la nounou va tout faire pour que la joie et l’émerveillement reviennent dans
leur existence. Avec des personnages inédits, des chansons originales et de
nouvelles séquences en animation, ce « Mary Poppins Returns » joue à fond la
carte de la nostalgie et s’affiche d’emblée comme la sortie familiale du moment.
II. Bis
repetita
Voilà bien un long-métrage
qui affiche autant une jolie inventivité visuelle qu’une belle carence créative
sur le plan narratif. Un constat paradoxal qui s’explique par le manque de
singularité de la démarche : faire du neuf avec du vieux en se cachant
derrière l’adage « c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe ».
D’ailleurs, l’objectif de Disney est clair comme de l’eau de roche: réaliser
un décalque de l’original en suivant scrupuleusement les courbes de sa silhouette.
Pourtant, comme son titre l’indique, on n’est pas face à un remake, mais bien à
une suite. Un deuxième épisode qui singe abusivement le film culte des années
soixante : l’histoire, les personnages, le décor etc. Le studio aux
grandes oreilles veillant toutefois à modifier quelques éléments çà et là à
l’instar des ramoneurs qui deviennent donc des… allumeurs. De la même manière,
ne dites plus supercalifragilisticexpialidocious mais Luminomagifantastique. Des changements maigrichons
qui nous font attester qu’on est bien face à un remake déguisé en suite. Une
sorte de copier-coller mécanique et un brin artificiel qui s’en tient
uniquement à son cahier des charges sans s’embarrasser d’apporter quelque chose
de neuf à l’entreprise.
III. Vintage,
enchanteur, enthousiasmant
Cela émis, les séquences
de comédie musicale et leurs chorégraphies maousses ainsi que les scènes en
animation réalisées façon dessins animés traditionnels font mouche tandis que
la distribution s’en tire avec les honneurs, la lumineuse et irrésistible Emily
Blunt la première, avec sa version toute personnelle de la célèbre nanny. Parfaitement
usiné, quoi qu’il manque un grain de folie et un zeste de singularité dans le
geste, « Mary Poppins Returns » est un divertissement vintage enchanteur
et visuellement réussi. Certes, les ritournelles sont moins accrocheuses. Ne
sont pas les frères Sherman qui veulent ! Toutefois, les rengaines du
tandem Marc Shaiman / Scott Wittman s’avèrent suffisamment travaillées que pour
séduire les petites et grandes esgourdes, même les plus exigeantes d’entre
elles. Si
Rob Marshall échoue finalement à nous proposer une suite à la hauteur du film
original, le réalisateur de « Chicago » et « Memoirs of a Geisha »
parvient à livrer un conte enthousiasmant qui se regarde sans difficulté.
Note : ★★★
Critique : Professeur Grant
Et bien moi, je ne me suis pas posée toutes ces questions. J'ai eu un peu difficile d'entrer dans le film mais très vite j'étais "partie" dans la magie Disney. Remake ou suite... Peu importe. J'ai aimé. Et j'ai trouvé la prestation de Blunt tout a fait honnorable. Pas au point de nous faire oublier J Andrews, bien sûr. Celle-ci restera à tout jamais notre Mary Poppins. 😍😍😍
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