Robin Hood


Robin de Loxley, combattant aguerri revenu des croisades, et un chef maure prennent la tête d’une audacieuse révolte contre la corruption des institutions.





Quand il n’y en a plus…

Les studios n’étant pas des parangons de vertu artistique, ils sont capables de refabriquer du remake et autres reboot, sequel, prequel et tutti quanti à la chaîne. Ainsi, quand il n’y en a plus, il y en a encore. S’il y a bien une histoire qui a été contée (pompée ?) ad libitum, c’est bien celle relative à la légende de Robin des Bois. Oui, oui, vous lisez bien, une nouvelle adaptation va débarquer dans les salles obscures alors qu’on n’avait rien demandé. L’œuvre en question : « Robin Hood » d’Otto Bathurst, réalisateur issu de la petite lucarne. Pour l’anecdote, ce dernier a notamment officié sur les séries « Black Mirror » (le pilote « The National Anthem, c’est lui) ou « Peaky Blinders ».

… il y en a encore !

Avant lui, de nombreux cinéastes s’y sont frottés avec des fortunes diverses. D’aucuns s’y sont cassés les dents, d’autres sont parvenus à livrer une copie plus ou moins acceptable. Les plus cinéphiles se remémorent la version de 1922 avec le célèbre acteur Douglas Fairbanks, star du cinéma muet. Les plus nostalgiques se souviennent évidemment de l’incontournable « Classique » de Walt Disney. On ne manquera pas non plus de mentionner les versions des années nonante avec le « Prince des voleurs » Kevin Costner accompagné de Morgan Freeman et Alan Rickman ou encore la comédie parodique de Mel Brooks « Sacré Robin des Bois ».

En deux mots, pas besoin de plus

Même Ridley Scott y est allé de sa propre pellicule avec son indécrottable gladiateur Russell Crowe et Cate Blanchett en Marianne. Tandis qu’il y a trois ans, l’humoriste Max Boublil a commis une version (totalement dispensable) en mode potache, soit un navet de compétition comme seul le cinéma français peut en produire (Kev Adams et son Aladin). Et enfin, le 28 novembre prochain, vous pourrez découvrir le Kingsman Taron Egerton et Jamie Foxx, respectivement Robin et Petit Jean, dans l’actionner « Robin Hood ». En deux mots ? Pas besoin de plus… Robin de Loxley, combattant aguerri revenu des croisades, et un chef maure prennent la tête d’une révolte contre la corruption des institutions.

Enter the void

Circulez, il n’y a rien à voir. Ce naufrage embarrassant est au septième art ce que les boys bands furent à la chanson française, entendez une calamité assourdissante. En faisant fi de toute cohérence, en enchaînant les séquences invraisemblables, en piétinant à ce point l’Histoire et la légende et en voulant à tout prix en mettre plein les mirettes, Otto Bathurst rate sa cible et prend son audience pour de sombres imbéciles incapables de déceler dans ce fatras grotesque le vide scénaristique. Mal lui en a pris ! On entrevoit aisément l’absence d’ambition dramaturgique dans ce récit rachitique et prévisible très peu aidé par sa linéarité.

Ben Mendelsohn, le nouveau Christoph Waltz d’Hollywood

Bardé de scènes d’action abusivement surlignées par une esthétique plus que douteuse (anachronismes à tous les niveaux, décors, costumes… sans oublier ces ralentis démodés dignes des 90’s), « Robin Hood » nous irrite la rétine et s’attaque ensuite à notre cerveau par sa bêtise. C’est mauvais et la distribution n’y peut rien. On notera juste que la paresse ambiante qui a touché la pré-production s’est propagée jusqu’au directeur de casting qui a eu l’idée lumineuse d’embaucher Ben Mendelsohn pour le rôle du Shérif de Nottingham. Original dis donc ! Ce n’est pas comme si on n’avait jamais vu l’acteur australien jouer les méchants de service (Ready Player One, Rogue One…). Christoph Waltz, sors de ce corps !

Sans humour, sans émotion, sans saveur, sans ambition, voilà bien un métrage qui aura tôt fait de rejoindre les limbes du catalogue Netflix, entre séries B et… Z. Nanardesque !

Note : 

Critique : Professeur Grant

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