Kursk
KURSK relate le naufrage du sous-marin nucléaire russe K-141 Koursk, survenu en mer de Barents le 12 août 2000. Tandis qu’à bord du navire endommagé, vingt-trois marins se battent pour survivre, au sol, leurs familles luttent désespérément contre les blocages bureaucratiques qui ne cessent de compromettre l’espoir de les sauver.
I. K-141
Koursk
Après le naufrage de « Valérian
et la Cité des Mille Planètes », EuropaCorp n’a plus le droit à l’erreur.
Avec des comptes dans le rouge, Luc Besson doit réfléchir à deux fois lorsqu’il
s’engage dans un nouveau long-métrage. Cependant, ce marasme n’empêche pas le
papa de Nikita de poursuivre son job comme bon lui semble. Ainsi, le 7 novembre
prochain, les spectateurs belges pourront découvrir sa nouvelle superproduction
débarquer dans les salles obscures. « Kursk », du nom de ce submersible
nucléaire soviétique qui a sombré dans les abysses de la mer de Barents en 2000,
raconte trois histoires : la survie d’une poignée de sous-mariniers dans un
compartiment du navire qui prend l’eau, l’attente interminable des familles des
victimes laissées dans le désarroi le plus total par des autorités se limitant
à des discours de façade et l’impossible opération de sauvetage menée par
l’armée russe. Trois intrigues passionnantes et suffocantes que nous suivons d’un
regard attentif grâce, d’une part, à une mise en scène sobre et dépouillée
d’artifices spectaculaires qui permet au film de gagner en justesse et, d’autre
part, à un montage habile maintenant la pression durant les deux heures de
métrage.
II. International
Confié au Danois Thomas
Vinterberg, réalisateur virtuose des excellents « Festen »,
« Jagten » et « Far From The Madding Crowd », Besson s’est
également assuré d’obtenir un casting cosmopolite de tout premier choix pour
vendre plus facilement son film à l’international. C’est ainsi que vous
croiserez le Belge Matthias Schoenaerts, le Britannique Colin Firth, la
Française Léa Seydoux, l’Allemand August Diehl, l’Autrichien Peter Simonischek
ou encore le Suédois Max Von Sydow. Si certains sont plus à l’aise que
d’autres, tous parviennent à nous faire croire au drame qui se joue devant
nous. Ceux-ci sont bien aidés par un récit qui mêle ingénieusement l’action et
l’humain. Cela émis, le scénariste de « Saving Private Ryan » Robert
Rodat éprouve davantage de difficultés à nous convaincre quant à la dimension
politique de cette tragédie. A force de vouloir brasser large et tout traiter
en profondeur, ce dernier s’éparpille et bâcle finalement la question la plus
intéressante posée par le métrage : comment peut-on expliquer la
déconvenue du sauvetage des membres de l’équipage ?
III. Das
Boat
A la fois victimes des
réminiscences de la Guerre froide, des restrictions budgétaires dans l’armée et
d’un matériel toujours plus vieillissant, les sous-mariniers auraient pu s’en
tirer s’il n’y avait pas eu cette frilosité diplomatique qui mine les relations
internationales. Rodat l’évoque mais il ne creuse pas davantage la question,
peut-être par peur d’une réaction soviétique. Souvenez-vous du retour de
manivelle nord-coréen suite à la diffusion de la parodie « The
Interview » signée par le tandem James Franco / Seth Rogen, et qui a
provoqué une crise au sein de Sony Pictures. Ainsi, sous prétexte de s’intéresser
au facteur humain (trop longue partie avec Seydoux et les familles des
victimes), le scénariste néglige la dimension diplomatique vachement plus
pertinente (Firth malheureusement trop peu présent à l’écran). Si sur le plan
cinématographique ce thriller claustrophobique n’arrive pas à la cheville du
chef-d’œuvre incontournable du genre, l’allemand « Das Boat » de
Wolfgang Petersen pour ne pas le nommer, il a cependant le mérite de secouer
les consciences en mettant en lumière une tragédie révélatrice du
fonctionnement de certains gouvernements, prêts à la plus grande ignominie pour
ne pas admettre ses propres défaillances.
Note : ★★★
Critique : Professeur Grant
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