The House with a Clock in its Walls
Cette aventure magique raconte le récit frissonnant de Lewis, 10 ans, lorsqu’il part vivre chez son oncle dans une vieille demeure dont les murs résonnent d’un mystérieux tic-tac. Mais lorsque Lewis réveille les morts accidentellement dans cette ville, en apparence tranquille, c’est tout un monde secret de mages et de sorcières qui vient la secouer.
I. Revival
eighties
Actualité chargée pour
Eli Roth cette année. Après avoir livré un remake correct de « Death
Wish », vigilante movie avec
Bruce Willis sorti au printemps dernier, le poulain de Quentin Tarantino signe
son retour dans les salles obscures avec un… long métrage pour enfants et
pré-adolescents. Oui, oui, vous lisez bien. Le réalisateur des deux premiers torture porn « Hostel », du
thriller érotique « Knock Knock » et du cannibal movie « The Green Inferno » a répondu favorablement
à une commande des studios Universal : mettre en boîte « The House
with a Clock in Its Walls ». Au programme ? Un conte fantastique avec
un chouïa d’effroi par-ci, l’un ou l’autre jump-scares
par-là, beaucoup de magie pour en mettre plein les mirettes et un soupçon
d’esprit Amblin, la fameuse société de Steven « E.T. » Spielberg,
histoire de surfer sur le revival eighties
qui touche actuellement de plein fouet la production télévisuelle (les plutôt
sympas Stranger Things et Glow) et cinématographique (le remake au féminin de Ghostbusters
ou le très franchouillard Stars 80). Le tout noyé dans une déferlante d’effets
numériques pas toujours réussis.
II. Factotum
Si le métrage n’est pas
un supplice à regarder en soi - il conviendra parfaitement à nos chères petites
têtes blondes à l’esprit critique somme toute mesuré -, on déchante tout de
même assez rapidement. Le cinéphile ne peut pas s’empêcher de se frotter les
yeux et tiquer sur quelques partis pris discutables. Clairement, la direction
artistique laisse à désirer. N’évoquons même pas les maquillages cheap, les
décors en carton-pâte ou la musique omniprésente. Quant au scénario, nous avons
droit à un récit pantouflard qui se contente de recycler une trame maintes fois
vue sur le petit et le grand écran. Même du côté de la mise en scène, il n’y a
pas grand-chose à signaler. Eli Roth semble muet. Muselé ? Ce dernier
semble jouer les factotums. En pilotage automatique, il se contente de filmer
assez platement cette historiette censée être extraordinaire. Dès lors,
question : a-t-il eu les mains libres pour livrer sa vision ? Le film
ne parvient jamais à décoller et encore moins à impressionner, se contentant
juste d’être péniblement divertissant. C’est d’autant plus regrettable que Roth
semblait être un choix judicieux pour dynamiter le cinéma fantastique pour
mioches. On était en droit d’espérer quelque chose de moins lisse, d’un peu
plus cracra, et même un chouïa dérangeant. Nenni.
III. Sans
intérêt
In fine, l’ensemble est
beaucoup trop sage que pour marquer les esprits. On a du mal à reconnaître sa
patte dans cette « Prophétie de l’horloge » qui aura tôt fait de
rejoindre le catalogue de séries B de Netflix. Quant au casting, il a beau se démener
pour exister devant la caméra, cela ne fait que corroborer un fait : Eli
Roth n’est définitivement pas un directeur d’acteurs. Tout le monde en fait des
caisses : Jack Black, fidèle à lui-même, c’est-à-dire incontrôlable, Cate
Blanchett ajoute cahin-caha du charme et du mystère tandis que Kyle McLachlan
fait ce qu’il peut avec des prothèses grotesques. C’est sans intérêt, daté
voire même ringard. Les kids méritent
mieux. Autrement dit, passez votre chemin.
Note : ★★
Critique : Professeur Grant
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