A Quiet Place
2021. Une
famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses créatures
qui attaquent au moindre bruit...
S'ils vous entendent, il est déjà trop tard...
S'ils vous entendent, il est déjà trop tard...
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De
grands réalisateurs peuvent parfois décevoir. Tout le monde se
souvient du quatrième opus des aventures d’Indiana Jones de Steven
Spielberg. À l’inverse, le public est rarement déçu par ces
nouveaux-venus ambitieux qui se donnent pour défi de bouleverser le
paysage audiovisuel. Ce que beaucoup considéreraient comme une
gageure, John Krasinski et ses deux co-scénaristes Bryan Woods et
Scott Becks l’ont fait en seulement trente-six jours et avec
dix-sept millions de dollars (une bagatelle à côté des gros
budgets hollywoodiens). Critique US unanime, bénédiction de
Stephen King himself, « A
Quiet Place » est
pour nous le rendez-vous
immanquable du mois !
Mot
d’ordre : montrer, ne pas raconter
John
Krasinski, l’acteur, c’est trente-trois films. « A Quiet
Place » – sa troisième réalisation – est certainement
celle qui lui permettra de se faire une place parmi le club très
select des réalisateurs en vogue.
Passé
la première demi-heure, le peu d’acteurs à l’écran frappe. Ils
sont sept au total ! Soit les cinq membres de la famille Abbott
(Emily Blunt, John Krasinski, Millicent Simmonds – l’actrice
sourde vue dans « Wonderstruck », Noah Jupe, Cade
Woodward, ainsi que deux parfaits inconnus dans une apparition
anecdotique). L’alchimie du couple Blunt/Krasinski est indéniable.
Il faut dire que Blunt et Krasinski ne partagent pas que l’affiche
du film dans la vie.
Au
niveau des dialogues, c’est la traversée du désert. Seulement
quelques phrases énoncées. Tout le reste, l’audience le voit, le
lit et le devine. Cela passe par la tribune d’un journal, le
post-it abandonné sur le bureau du père Abbott, les sous-titres
traduisant la langue des signes ou encore la communication non
verbale.
Regarder
« A Quiet Place » au cinéma, c’est vivre une
expérience hors du commun. Cela
se résume presque à observer
l’aura du long-métrage
se matérialiser dans la salle, la surprendre en train d’escalader
les rangées de sièges et enfin s’horrifier de la voir trouver un
chemin jusqu’à nous pour nous toucher comme aucun autre film ne
l’avait fait jusqu’ici.
Less
is more
Estampillé
film d’horreur, le film donne par-dessus tout dans le drame SF. La
tension à vous couper le souffle vous tiendra sans mal en haleine
pendant les 90 minutes de la projection. Jamais le silence n’avait
semblé aussi terrifiant !
Histoire
de famille, d’amour et de bravoure, « A Quiet Place »
est un véritable exercice de style. Le cinéaste fait montre
d’angles de prise de vue saisissants et offre un irréprochable
travail sur le son. Les trouvailles visuelles (l’attaque du pick-up
alla « Jurassic Park » ou encore celle du silo) et
auditives (la scène du partage d’écouteurs en référence à
« The Office », celle du stéthoscope) font sans conteste mouche. Tiendrait-on
là l’Oscar du meilleur montage son ?
La
parole est d’argent, mais le silence est d’or
Projet
personnel (et même familial), « A Quiet Place » fait
partie de ces films qui vous prennent aux tripes sans prévenir et
vous emmènent en dehors de votre zone de confort. Original mais
abouti, anxiogène mais captivant, « A Quiet Place » fera
assurément beaucoup de bruit à
sa sortie.
...-.-
Note : ★★★★
Critique :
Goupil
Sortie en Belgique : 9 mai 2018
Sortie en France : 20 juin 2018
Sortie en Belgique : 9 mai 2018
Sortie en France : 20 juin 2018
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