Shame
“ We're
not bad people. We just come from a bad place.”
À
New York, la vie privée soigneusement bien rangée de Brandon - qui
souffre de dépendance sexuelle - est perturbée lorsque sa sœur
Sissy débarque à l'improviste pour un séjour à durée
indéterminée.
Si
le personnage central de ‘Shame’ n’était pas aussi possédé
par la honte, le film aurait pu s’appeler ‘Lust’. Après
‘Hunger’, Steve McQueen nous revient avec un film coup de poing
au propos faisant écho à l’actualité (l’affaire DSK, Charlie
Sheen, Tiger Woods, etc).
Michael
Fassbender et Carey Mulligan se partage s’affiche de ce film
interdit au moins de 17 ans et tourné en 25 jours.
Si
‘Shame’ n’est aucunement un film tout public, il faut
reconnaître l’éclairage didactique que le film apporte sur cette
addiction qui est en passe d’être reconnue comme un véritable
trouble mental. Pour beaucoup cependant, cette dépendance sexuelle
reste une pseudo maladie de coureurs de jupons ne sachant pas
réfréner leurs pulsions.
Si
Michael Fassbender n’a pas hésité à mouiller son maillot pour ce
rôle (il se met à nu à plusieurs reprises), Carey Mulligan a fait
de même dans un tout autre registre. Pendant quelques minutes et sur
un petit fond de musique jazzy, elle n’a pas hésité à pousser la
chansonnette (‘New York, New York’). La moindre des choses que
l’on peut dire, c’est qu’elle s’en sort divinement !
Cette scène a d’ailleurs été filmée en temps réel ;
Fassbender écoutant Mulligan chanter pour la première fois.
Mais
‘Shame’ est-il malsain ? Et bien, oui ! Certaines
scènes sont vraiment glauques même si la plupart restent
tolérables. Le réalisateur, Steve Rodney McQueen (il n’y a à mes
yeux qu’un seul Steve McQueen), s’efforce pourtant de filmer
cette addiction le moins crument possible. Il filme ainsi le plus
souvent le mélange des corps et le déchainement des passions et ne
cherche pas à en montrer trop quand ce n’est pas nécessaire. A
trop vouloir être réaliste et précis, le film de McQueen tombe
dans la catégorie des films réservés à un public averti. Il est
donc inutile d’emmener belle-maman au ciné, celle-ci serait
probablement choquée après la projection.
Déjà
avec son premier film ‘Hunger’, Steve Rodney McQueen avait fait
fort. Avec ‘Shame’, il confirme ses talents et accède ainsi au
panthéon des jeunes réalisateurs qui marqueront le cinéma de
demain. La palme aux acteurs qui délivrent ici une prestation
ébouriffante !
Note: ★★★
Critique:
Goupil
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