Kinds of Kindness

« Kinds of Kindness » est une fable en tryptique qui suit : un homme sans choix qui tente de prendre le contrôle de sa propre vie ; un policier inquiet parce que sa femme disparue en mer est de retour et qu’elle semble être une personne différente ; et une femme déterminée à trouver une personne bien précise dotée d’un pouvoir spécial. 

 

« Some of them want to use you
Some of them want to get used by you
Some of them want to abuse you
Some of them want to be abused »

Sweet Dreams de Eurythmics

Accrochez-vous pour LA critique de l’absurde même si « Kinds of Kindness » est loin d’être le film le plus loufoque de ces dernières années - Wink wink « I’m Thinking of Ending Things », « Beau Is Afraid » ou encore « Dream Scenario ». Sur papier, nous sommes bel et bien en présence d’un scénario de rêve : le réalisateur Yorgos Lanthimos s’amuse avec ses quatre acteur-trice-s préféré-e-s du moment (Emma Stone, Jesse Plemons, Margaret Qualley et Willem Dafoe) en reprenant les cartes, en les battant à nouveau avant de les redistribuer, comme pour mieux repousser la versatilité de son casting. Film expérimental de près de trois heures sur les positions de pouvoir, le mariage, le sacrifice et l’intimité, « Kinds of Kindness » est un long-métrage Kafkaïen tentant d’établir une échelle de la bienveillance (d’où le titre du film). D’un côté de ladite échelle, on retrouve la bonté gratuite, et de l’autre, la pure cruauté. Au niveau de la forme, on retrouve donc trois parties bien distinctes toutefois connectées par trois initiales (RMF). Le directeur de photographie, qui n’est autre que Robbie Ryan (à qui l’on doit déjà « Poor Things » en début d’année), donne aux paysages de Louisiane une chaleur contrastant on ne peut plus avec la froideur des personnages principaux.

« Kinds of Kindness » est une brise d’air frais soufflant sur les collines hollywoodiennes dont l’air vicié par les préquelles, séquelles, remakes et autres reboots commençait à repousser les plus cinéphiles. C’est un pari osé demandant un petit travail de réflexion mais qui mérite amplement qu’on s’y intéresse !

Note : ★★★

Critique : Goupil