Indiana Jones and the Dial of Destiny

 


1969. Après avoir passé plus de dix ans à enseigner au Hunter College de New York, l'estimé docteur Jones, professeur d'archéologie, est sur le point de prendre sa retraite et de couler des jours paisibles.

Tout bascule après la visite surprise de sa filleule Helena Shaw, qui est à la recherche d'un artefact rare que son père a confié à Indy des années auparavant : le fameux cadran d'Archimède, une relique qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles. En arnaqueuse accomplie, Helena vole l’objet et quitte précipitamment le pays afin de le vendre au plus offrant. Indy n'a d'autre choix que de se lancer à sa poursuite. Il ressort son fedora et son blouson de cuir pour une dernière virée...



Indiana Jones : l’exhumation inespérée

Exit le vénéré et vénérable Steven Spielberg parti dérouler le film de sa vie avec « The Fabelmans », c’est le chevronné James Mangold (Walk The Line, Ford v Ferrari, Identity) qui s’occupe d’exhumer la licence « Indiana Jones » pour mieux la conclure, suite au désaveu des fans concernant le quatrième opus, le mal-aimé et un brin sous-coté « Royaume du crâne de cristal ». Une franchise qui aurait pu demeurer une trilogie sans que cela ne gêne personne, soit dit en passant. L’attrait des dollars et l’envie de donner une seconde chance au personnage d’avoir une porte de sortie digne de ce nom ont sans doute été les arguments avancés par les producteurs pour expliquer ce come-back inespéré. Après un prologue réjouissant et plein de panache à l’époque des nazis, nous retrouvons Papindy (Harrison Ford, 80 ans, comme un poisson dans l’eau) à l’aube de la retraite, au crépuscule des golden sixties. Vieillissant et complètement dépassé par le monde qui l’entoure, l’ex-aventurier et professeur d’archéologie n’est plus que l’ombre de lui-même. Un quotidien morne qui sera bientôt bousculé par l’arrivée à l’improviste de sa filleule, Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge, irrésistible), une intrépide arnaqueuse à la recherche d’un artefact rare : le fameux cadran d’Archimède, une relique qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles. Une visite surprise qui poussera l’indécrottable Doctor Jones à ressortir son fedora, son fouet ainsi que son blouson de cuir pour une nouvelle (et dernière ?) aventure aux quatre coins du globe.

Un chant du cygne mi-chèvre mi-chou

Pas de baroud d’honneur tant espéré pour le héros de notre enfance. En ménageant la chèvre et le chou, ce cinquième volet se montre bien trop sage que pour marquer durablement les mémoires. Beaucoup trop respectueux de la saga et de ses codes, le cinéaste ne prend aucun risque et ne parvient pas à sortir du moule nostalgique pour proposer quelque chose de neuf et palpitant. Par ailleurs, à force de regarder dans le rétroviseur pour contenter les aficionados de la première heure (les clins d’œil trop appuyés), le réalisateur oublie de jeter un œil devant lui et, ce faisant, ne parvient pas à éviter quelques sorties de route. La plus flagrante : le climax foireux. On le voit très clairement à l’écran, le metteur en scène et les scénaristes, à bout de souffle, ignoraient totalement comment terminer leur film. Si nous acceptons volontiers le postulat fantastique amené par le MacGuffin du récit - après tout, on est bien chez Indy ! -, ce sont surtout les réactions absurdes des personnages et les incohérences à tire-larigot qui viennent nous extirper de l’histoire. Et heureusement qu’il y a Phoebe Waller-Bridge, géniale actrice et auteure de la toute aussi excellente série « Fleabag » (à découvrir de toute urgence sur la plateforme de streaming Amazon Prime, si ce n’est déjà fait) pour donner du charme et du peps à une superproduction qui se traîne, handicapée par un scénario répétitif et mécanique qui manque de liant et s’essouffle aux deux tiers. Un chant du cygne en demi-teinte donc, une conclusion mi-figue, mi-raisin, qui divertit, certes, mais n’en fait pas davantage. Dommage.

Note :

Critique : Professeur Grant

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