Judy
Hiver 1968. La légendaire Judy Garland débarque à Londres pour se produire à guichets fermés au Talk of the Town. Cela fait trente ans déjà qu’elle est devenue une star planétaire grâce au Magicien d’Oz. Judy a débuté son travail d’artiste à l’âge de deux ans, cela fait maintenant plus de quatre décennies qu’elle chante pour gagner sa vie. Elle est épuisée. Alors qu’elle se prépare pour le spectacle, qu’elle se bat avec son agent, charme les musiciens et évoque ses souvenirs entre amis ; sa vivacité et sa générosité séduisent son entourage. Hantée par une enfance sacrifiée pour Hollywood, elle aspire à rentrer chez elle et à consacrer du temps à ses enfants. Aura-t-elle seulement la force d’aller de l’avant ?
The
legend behind the rainbow
Et un biopic, un ! La
nouvelle livraison : « Judy », un biographical motion picture sur Judy Garland. Plutôt que de
réaliser une œuvre façon « la vie et la mort de », Rupert Goold (True
Story) met en lumière un épisode pertinent de la carrière de l’ancienne fiancée
de l’Amérique. Adapté du musical « End of the rainbow », en référence
à la fameuse chanson du cultissime « The Wizard of Oz » dans lequel
elle joue, le récit se concentre sur les deux années précédant sa disparition.
1968,
Londres
Désargentée et, du coup,
obligée de courir le cachet, la quadragénaire entreprend, en 1968, une série de
concerts au Talk of the Town de Londres. Nonobstant ses problèmes de dépendance
aux médicaments et à l’alcool, elle tente de relancer sa carrière. Hantée par
une enfance sacrifiée pour les caméras de Hollywood, cette dernière aspire surtout
à rentrer chez elle et à consacrer du temps à ses enfants. Aura-t-elle
seulement la force d’aller de l’avant ?
Plan-plan
Venu du théâtre, le
réalisateur britannique n’est jamais aussi à l’aise que lorsqu’il conduit sa
caméra sur les planches de la scène. Pour le reste, son métrage épouse la forme
d’un biopic fort classique. Sa mise
en scène académique voire carrément plan-plan ne parvient pas à transcender un
scénario convenu et prévisible qui multiplie les allers-retours dans le temps.
Des flashbacks toutefois toujours judicieux mettant en perspective les
problèmes actuels de la comédienne.
Body
shaming
Ainsi, le long-métrage ne
ferme pas les yeux sur une industrie cinématographique qui sacrifie ses
vedettes sur l’autel du rendement (effarant prologue avec une jeune Judy Garland
sous l’emprise du nabab Louis B. Mayer). Broyée à coups de réflexions désobligeantes
sur son physique, de pilules coupe-faim et autres somnifères, l’adolescente n’a
jamais pu panser les profondes blessures physiques et psychiques.
Un
rôle cousu main
Gestuelle, regard,
posture, voix, Renée Zellweger ne laisse rien au hasard et travaille le
mimétisme avec une précision chirurgicale. Si on savait depuis
« Chicago » qu’elle avait du coffre, la tout juste quinquagénaire
prouve qu’elle n’a rien perdu de son talent. Un retour en grâce pour cette
comédienne qu’on a un peu perdu des radars. Sa performance méritoire la place en
pole position pour décrocher l’Oscar de la meilleure actrice.
De
menues imperfections
Cette composition
incandescente invite les cinéphiles à fermer les yeux sur une réalisation trop
impersonnelle et illustrative échouant dans son ambition de donner du souffle
aux numéros de music-hall. Par ailleurs, on regrettera un final un peu longuet
et répétitif. Ces menues imperfections n’égratignent en rien une œuvre qui a le
mérite d’émouvoir, notamment dans une superbe séquence (la meilleure du film)
où Judy rencontre un couple de fans homosexuels. Vibrant !
Note : ★★★
Critique : Professeur Grant
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