Ralph Breaks the Internet



Ralph quitte l’univers des jeux d’arcade pour s’aventurer dans le monde sans limite d’Internet. La Toile va-t-elle résister à son légendaire talent de démolisseur ? Ralph et son amie Vanellope von Schweetz vont prendre tous les risques en s’aventurant dans l’étrange univers d’Internet à la recherche d’une pièce de rechange pour réparer la borne de Sugar Rush, le jeu vidéo dans lequel vit Vanellope. Rapidement dépassés par le monde qui les entoure, ils vont devoir demander de l’aide aux habitants d’Internet, les Netizens, afin de trouver leur chemin, et notamment à Yesss, l’algorithme principal, le cœur et l’âme du site créateur de tendances BuzzzTube…







I. Ralph a cassé Internet

Ode au rétrogaming, hommage aux salles d’arcade, « Wreck-it Ralph », sorti en 2012, célébrait les pixels dans une histoire diablement originale où on peinait à décerner les oreilles de Mickey. Car, que ce soit dans le ton ou dans le graphisme, il n’était pas question de magie à la sauce Disney mais bien de fantaisie venue d’ailleurs pour un résultat plutôt rafraîchissant. La grande qualité du film était d’avoir conceptualisé un monde cohérent au sein d’une salle d’arcade où tous les jeux communiquent entre eux. Pour cette suite intitulée « Ralph Breaks the Internet » (paresseusement titrée en français par… Ralph 2.0), les réalisateurs ont réussi à faire de même avec… la toile ! Au moyen de concept arts délirants, ces derniers sont parvenus à transcrire le monde digital pour parler directement aux enfants. Cette représentation physique du net est à la fois fouillée, concrète, détaillée, inventive et sans limite. Bref, un imaginaire foisonnant et réussi. Mais qu’est-ce qui va pousser Ralph et son acolyte Vanellope à découvrir le web ?

II. Serveur et fibre optique

Réponse : rechercher une pièce de rechange pour réparer la borne de « Sugar Rush », le jeu vidéo dans lequel vit Vanellope. L’occasion pour les animateurs de s’en donner à cœur joie et de concrétiser toutes sortes de concepts plutôt abstraits: moteur de recherche, spam, virus, réseaux sociaux etc. Ainsi, Internet ressemble à une métropole gigantesque assemblée de bâtiments (les serveurs) et de routes (la fibre optique) et peuplée par les Net Citizens, soit les personnages qui font tourner toute cette machinerie. Le long-métrage est truffé de détails, d’anecdotes et de clins d’œil qui raviront les internautes. Le champ des possibles est sans fin comme le prouve cette séquence chez eBay et son système d’enchères. La major de Burbank a en outre décroché quelques accords pour pouvoir décorer son univers de sites bien connus : Facebook, Amazon, Google, Snapchat etc. Des placements produits, certes, mais astucieusement intégrés. A l’image de ses propres marques comme Marvel, Star Wars…

III. Oh My Disney !

Sans oublier cette scène d’ores et déjà culte issue de la plateforme de divertissement « Oh My Disney ». Une séquence à mourir de rire où le studio aux grandes oreilles y pratique volontiers l’autodérision. Une pratique suffisamment rare que pour être signalée. Un moment désopilant qui vaut à lui seul le détour dans les salles obscures. En substance, par un concours de circonstances (une faille dans le système), Vanellope parvient à s’introduire dans la chambre des princesses. Tout le monde y est : Aurore, Cendrillon, Blanche-Neige, Raiponce, Ariel, Belle, Jasmine, Pocahontas, Mulan, Tiana, Anna, Elsa, Vaiana et même Mérida de « Brave », que personne comprend car elle est issue de l’autre maison, entendez Pixar. Tordant ! Certaines de ces icônes passent pour l’occasion du dessin fait main à la 3D, pour un résultat quasiment authentique et plutôt bluffant.

IV. Divertissement familial

Si la trame est plutôt basique, elle permet d’approfondir la relation entre les deux protagonistes et de questionner les liens d’amitié. Ainsi, leur histoire évolue naturellement au gré des rebondissements, entre humour et action, entre références et créativité. Le récit laissant également poindre de jolies touches d’émotion nonobstant une morale toujours beaucoup trop appuyée chez Mickey. Evidemment, avec un tel matériau de base, on aurait apprécié que les réalisateurs se montrent plus virulents sur les dérives d’Internet. Qu’à cela ne tienne, on se réjouit de déceler çà et là quelques petites touches critiques sur la manière dont les internautes consomment sur la toile et interagissent entre eux (la course au buzz, les commentaires haineux…). C’est déjà pas mal pour un Disney qui, au-delà de toute considération critique, reste avant tout un divertissement familial de très bonne tenue. Pile-poil à temps pour égayer les fêtes de fin d’année !

Note : 

Critique : Professeur Grant

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