The Old Man & the Gun
L'histoire
vraie d'un braqueur de banques âgé de 78 ans qui n'a toujours pas
renoncé à sa passion pour les hold-ups...
Pareil
synopsis fait inévitablement penser à Robert Redford. Sa carrière
parle d’elle-même. Jugez plutôt : acteur prolifique (79
accréditations), réalisateur oscarisé (« The Horse
Whisperer » et « A River Runs Through It »
pour n’en citer que deux), producteur zélé et découvreur de
talents.
One
last time ?
Avec
« The Old Man & the Gun », David Lowery (« Ain’t
Them Bodies Saints » ou plus récemment encore « A Ghost Story ») offre à Robert Redford ce qui pourrait être son
chant du cygne. L’acteur de 82 ans originaire de Santa Monica
parvient-il à hypnotiser une toute dernière fois la caméra, et par
la même occasion, son audience ?
Lowery
ne signe pas tant un énième film de braquage qu’un hommage à
Robert Redford qui y apparaît comme un fascinant brigand
aux bonnes manières. Son
sourire serait-il le
meilleur antidépresseur au monde ? Sans
nul doute.
À
l’affiche de cette dernière échappée cinématographique :
Casey Affleck et John David Washington (vu dernièrement dans
« BlacKkKlansman »). Le père du festival de Sundance
trouve en Danny Glover et Tom Waits des acolytes pas encore
décrépits. Ils forment à eux trois une « horde sauvage »
du troisième âge. Sissy Spacek (« Carrie », « JFK »,
ou encore « The Help ») accompagne pour la première fois
Robert Redford sur la route du flirt.
Back
to the past
Avec
« The Old Man & the Gun », le réalisateur atteste
d’un savoir-faire hors pair dans la retranscription d’une époque
passée. Nous sommes en 2018 et l’année 1981 n’avait jamais
semblé aussi proche. Cela s’explique par l’aspect granuleux de
l’image mais aussi par le choix des costumes et des vieilles
carrosseries rutilantes. La musique mélodieuse de Daniel Hart (le
compositeur attitré du cinéaste) renforce encore cette impression.
Les
hommages rendus à la carrière de Redford viennent adroitement
ponctuer le long-métrage. On pense à « Butch Cassidy and the
Sundance Kid » mais aussi à « The Sting », « The
Chase » (dont un extrait a été utilisé dans le film) ou
encore « Downhill Racer ».
Cours
Forrest, cours !
Forts
de leur collaboration en
2016 sur le remake de « Pete’s Dragon », Redford et
Lowery parviennent à
trouver de l’humanité dans
la personnalité ébréchée
de Forrest Tucker.
Le film ne
célèbre cependant
pas la carrière de ce cambrioleur
multirécidiviste mais
montre
au contraire combien
tous ses
brigandages ont
fini par le dépouiller de
tout attachement. Forrest
Tucker, c’est dix-huit
évasions de prison réussies et un
butin estimé à quatre
million de dollars.
Soulignons
l’impeccable
script de David Grann
(auteur et scénariste de « The Lost City of Z ») qui
fut le premier à se pencher sur cette histoire quand il travaillait
encore pour le magazine « The New Yorker ». Grann
et Lowery nous offrent un moment
d’anthologie
à la hauteur de celui
qui rassemble De
Niro et Pacino dans « Heat ».
Terminer
sur une bonne note
Plaisir
visuel irrésistible, « The Old Man & the Gun »
semble atemporel. Le magnétisme de Redford opère bel et bien encore
dans ce rôle de gentleman cambrioleur. La virtuosité du « Sundance
Kid » crève l’écran. Serait-ce là le baroud d’honneur
d’une légende livrant une bataille éternelle contre le temps ?
La réponse se trouve peut-être dans le plan final.
Note : ★★★
Critique :
Goupil
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