Under the Silver Lake
C'est
par une belle et chaude soirée à Los Angeles que le jeune Sam
(Andrew Garfield) fait la connaissance de sa charmante voisine Sarah
(Riley Keough). Le lendemain matin, alors que celle-ci semble s'être
mystérieusement volatilisée, Sam se lance à sa recherche dans une
quête surréaliste. Petit à petit, il démasque un sinistre complot
qui semble concerner toute la ville.
Dans
« The Big Lebowski », Jeff Bridges vivait une existence
insipide dont le principal point d’orgue consistait en une sortie
bowling. Véritable bon à rien, il passait le plus clair de son
temps à faire les courses en peignoir, à fumer des pétards ou
encore à s’enfiler des White Russians. Après la dégradation de
son tapis, « El Duderino » se sentait investi d’une
mission. Le reste est de l’histoire connue. Dans « Under the
Silver Lake », Sam (Andrew Garfield) semble mener une vie fort
similaire. Bien que le Dude et Sam soient issus de cerveaux
différents, ils vivent dans le même monde. Lebowski ne l’aurait
certainement pas renié.
« USL »
est un projet plus ambitieux encore que celui des frères Coen. Passé
son intrigue complètement WTF-esque, le film est plus qu’un trip
psychédélique. Il fait écho à
la quête de sens
dans le
monde apathique et rempli
de distractions que nous
connaissons.
Côté
réalisation, David Robert Mitchell (« It Follows »,
« The Myth of the American Sleepover ») s’amuse avec
des plans novateurs (les changement d’axes) et envoûtants (les
rêves et autres visions). Le réalisateur rend hommage à ses
contemporains (il y a un côté Paul Thomas Anderson dans sa période
« Inherent Vice » et un autre plutôt lynchien -
difficile de ne pas penser à « Mulholland Drive ») et à ses prédécesseurs. La
scène de la piscine de « Something’s Got to Give »
avec Marilyn Monroe est ici entièrement empruntée/copiée.
Si
« Under the Silver Lake » aurait certainement gagné à
développer davantage ses seconds rôles (qu’adviennent les
personnages joués par Topher Grace et Jimmi Simpson ? ), les
premiers couteaux brillent. Riley Keough et Andrew Garfield montrent
ici toute l’étendue de leur talent.
De
prime abord sans queue ni tête, l’intrigue de ce film néo noir -
parsemée de codes et d’énigmes - se veut au contraire bien
ficelée. Toutes les pièces maîtresses du puzzle tombent à la fin
pour nous permettre de comprendre ce casse-tête. On regrettera
quelques détours inutiles (notamment la trame peu aboutie autour de
la disparition des chiens).
Dans
« Under the Silver Lake », les avenues de L.A. forment un
labyrinthe duquel le public ne sortira pas indemne. Dans ce dédale de
rues, le film emprunte tantôt celle du ridicule, tantôt celle de la
conspiration. Hypnotisant, exubérant et légèrement longuet (2h20)
« USL » récompensera les personnes les plus patientes
d’un moment de cinéma indélébile.
Note : ★★★
Critique :
Goupil
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