Versus - Jurassic Park
Souvenez-vous,
c’était il y a vingt-cinq ans ! « Jurassic Park »
sortait sur les écrans. Stan Winston, Dennis Muren et Phil Tippett,
créateurs d’effets visuels, ressuscitaient – le temps d’une
projection – les dinosaures ! Et Steven Spielberg de laisser
définitivement son empreinte au panthéon des meilleurs
réalisateurs. Si chaque nouvelle séquelle met tous les fans en
émoi, la saga JP opère néanmoins sans filet depuis le troisième
film sorti en 2001. À l’occasion du 25ème anniversaire de l’œuvre
originale, notre équipe de Cinéphages revient sur l’adaptation du
roman par lequel tout commença.
Au
commencement était l’ambre. Où plutôt, la stop motion.
Avant « Jurassic Park », les dinosaures sur grand écran
ressemblaient à l’image ci-dessous
et
étaient animé en stop motion.
Des maquettes étaient déplacées à un nombre incalculable de
reprises afin
créer de suggérer le
mouvement. Bien évidemment,
d’autres s’y sont essayés. l’histoire retiendra « One
Million Years BC » (1966), « When
Dinosaurs Ruled the Earth » (1970), « Land
that Time Forgot » (1975), « The
Last Dinosaur » (1977), « Baby :
Secret of the Lost Legend » (1985). Inutile
de préciser que ces films sont « inregardables » depuis
la sortie de « JP ». Gros
bémol avant l’ère Spielbergienne : il est difficile de
recréer un effet de mouvement (le fameux blur).
« Jurassic
Park » n’est pas l’adaptation littéraire la plus fidèle
dans l’histoire. C’est pour ainsi dire la version grand public
d’un roman qui se veut sanguinolent, gore, tendu et foisonnant de
termes scientifiques. Un véritable techno-thriller, en somme.
La
pellicule ou le papier ? Difficile
de savoir quelle version est la meilleure. Si la version cinéma
n’est pas exempte de défauts (on pense surtout au ravin qui
apparaît sans explication
près des voitures pendant
l’attaque du T-REX), il faut reconnaître que Spielberg et
son équipe ont
fourni
un travail
colossal.
En portant
sur écran les scènes les plus transposables, Spielberg
est resté fidèle à l’imagerie de l’œuvre de Crichton.
Dans
le roman, les descriptions
journalistiques de Crichton venaient
à pêcher à certains
moments. Comme si l’auteur
était plus préoccupé avec son histoire qu’avec ses personnages.
Avec Spielberg, c’est l’inverse. Les personnages sont au centre
et racontent l’histoire. C’était véritablement
le right man
for the job.
Si
vous n’avez jamais vu le film et/ou si vous prévoyez de lire le
livre, mieux vaut arrêter ici la
lecture. Spoilet alert ! Voici les quinze
différences les plus marquantes.
-
La scène d’intro de l’adaptation du Monde Perdu est en faite celle du premier roman. Une petite fille se retrouve nez à nez avec des compys. Dans la scène d’intro de « Jurassic Park », Muldoon supervise l’arrivée d’un raptor femelle. Contrairement au livre, pas de compys ni de ptérodactyle dans ce premier JP. Il faudra attendre la suite quatre ans plus tard pour voir plus de dinosaures.
-
Dans le film, John Arnold devient Ray Arnold (Samuel L. Jackson) pour éviter toute confusion avec John Hammond.
-
Land Cruiser dans le livre, Ford Explorer dans le film. Beau placement de produit pour l’industrie automobile américaine. Les storyboards de l’époque font usage des Toyota.
-
Grant et Sattler ne sont pas ensemble mais entretiennent une relation purement professionnelle. Ils sont mentor/étudiante.
-
Dans le livre, une autre course contre la montre a lieu. Un bateau clandestinement rempli de raptors fonce tout droit vers le Costa Rica. Ce n’est qu’après avoir rétabli les communications que l’équipe de Hammond parvient à contacter l’équipage pour mettre fin aux jours des dinos et par la même occasion éviter une propagation de raptors à grande échelle.
-
Dans le livre, Gennaro ne se fait pas tuer par le T-REX. Il est beaucoup plus brave que son alter ego sur grand écran. Il s’attaque d’ailleurs à des raptors en utilisant du gaz lacrymogène. Mais on le préfère sous les traits de Martin Ferrero, n’est-ce pas ?
-
La scène de la cascade où Tim et Lex échappent au T-REX dans un canot de sauvetage. On imagine à peine ce que cela aurait donné sur grand écran.. mais attendez, les scénaristes s’en sont inspirés pour la scène avec le spinosaure dans « Jurassic Park 3 ».
-
Tim et Lex. C’est très certainement une des différences les plus marquantes. Dans le livre, Tim est l’aîné. Il est aussi le geek de service. Tim doit avoir 11 ans alors que sa sœur n’en a que 7 ou 8. Preuve en est, ce concept art ou le protagoniste adulte ressemble étrangement à… Harrison Ford (qui fut un temps présagé pour le rôle de Grant). On y voit également un garçon et sa PETITE sœur.
-
Dans le roman, le lecteur comprend que la firme Biosyn veut avoir la mainmise sur la recherche d’InGen. C’est la raison pour laquelle Dogdson approche Nedry. Dans le film, aucune mention n’est faite de Biosyn. On ne revoit pas non plus Dogdson qui tient pourtant un rôle majeur dans le deuxième roman.
-
Dans le livre, la théorie du chaos est expliquée en long et en large par un Ian Malcolm qui en sait bien plus sur ce qu’il se qu’il se passe sur l’île, et ce, avant même d’y mettre les pieds !
-
Dans le roman, Ellie Sattler tombe nez à nez avec un jeune raptor ayant subi une mutation génétique lui permettant de changer la couleur de sa peau. Cet aspect sera beaucoup plus développé dans le deuxième roman où les personnages devront survivre à une attaque de dinosaures-caméléons. Un peu comme la traque de l’Indominus Rex dans le quatrième film; même si cet aspect est à vrai dire moins bien rendu.
-
Dans le bouquin, les derniers mots de Robert Muldoon ne sont pas « clever girl » puisqu’il survit à l’attaque des raptors en se cachant dans un conduit dans lequel les « oiseaux de proie » ne savent pas le suivre. Dans le film, il nous quitte bien trop tôt !
-
Dr Henry Wu trouve une mort atroce (il est déchiqueté par les raptors). Étonnant que ce personnage soit parvenu à survivre aussi longtemps sur grand écran..
-
La mort de John Hammond (dans le bouquin, il est dépeint comme étant un mégalomane cupide et cynique, une sorte de Walt Disney déchu) à la fin du bouquin est juste gore ! Le créateur du parc est tué par ses propres créations. On vous passe les détails.
-
À la fin, Islar Nublar est bombardée au Napalm afin d’éradiquer le nid des raptors. Ça change de la dernière virée en hélico sur la mélancolique musique de John williams !
Pour
terminer, voici un tableau reprenant les survivants. Vous verrez
qu’il réserve quelques surprises puisque Spielberg et David Koepp
ont encore une fois pris des libertés par rapport à l’œuvre de
Crichton.
Les
survivants
|
||
film
|
livre
|
|
Alant
Grant
|
V
|
V
|
Ellie
Sattler
|
V
|
V
|
Lex
Murphy
|
V
|
V
|
Tim
Murphy
|
V
|
V
|
Ian
Malcolm
|
V
|
X*
|
John
Hammond
|
V
|
X
|
Henry
Wu
|
V
|
X
|
Dr.
Harding
|
V
|
V
|
Donald
Genarro
|
X
|
V
|
Robert
Muldoon
|
X
|
V
|
Dennis
Nedry
|
X
|
X
|
Monsieur
Arnold
|
X
|
X
|
(*)
ce qui est sous-entendu dans le livre même si on apprend qu’il est
en vie dans le deuxième roman.
Et
vous ? Quelle version préférez-vous ? Le livre ou le
film ?
Goupil
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