Deadpool 2
L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque ! Plus grand, plus-mieux, et occasionnellement les fesses à l’air, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme – tout en bottant cinquante nuances de culs, car comme chacun sait, pour faire le Bien, il faut parfois se salir les doigts.
R-Rated
Un, c’est bien. Deux,
c’est mieux. Et de fait, les spectateurs restés sur leur faim au sortir de la
projection du premier « Deadpool » se régaleront avec cette suite décomplexée
plus déjantée, plus brutale, plus irrévérencieuse, plus licencieuse et toujours
aussi désopilante. Sans filtre en somme, afin de garantir une classification
R-Rated agissant comme un gage de qualité, entendez interdit aux jeunes
pupilles. Il n’est point question de renouvellement dans ce deuxième chapitre
du vilain petit canard de la galaxie Marvel, mais plutôt de poursuite en mode
roublarde de la recette miracle qui a fait tout le sel et le succès du film
originel : détachement distancié du protagoniste, (auto-)dérision,
références pop décalées voire méta (la Maison des idées et DC Comics en ligne
de mire), punchlines à gogo, allusions
sexuelles égrillardes, violence exacerbée (électrocution rectale au menu), action
débridée… C’est trash, c’est gore, c’est fun. Bref, aussi corrosif que
jouissif !
F-Word
Forcément, la formule transgressive
surprend moins. D’ailleurs, les scénaristes l’admettent sans vergogne à travers
les monologues de Deadpool : « Ils ne se sont pas foulés », admet-il
en substance face-caméra. Par exemple, l’arc narratif autour du méchant Cable
est bâclé. Mais ce que le récit perd en effet de surprise, il le gagne en
efficacité ; plus besoin de présenter le héros comme n’importe quel origin story. On rentre d’emblée dans le
feu de l’action et on ne quitte plus le personnage principal d’une semelle. Le
divertissement est assuré grâce à des scènes d’action pêchues plutôt bien usinées.
On décèle la patte fracassante de David Letich, co-réalisateur de « John
Wick » et papa d’« Atomic Blonde » avec Charlize Theron. Les
fulgurances comiques font le reste avec un ton résolument insolent et narquois (gavé
de f-word) comme on l’aime, offrant
une variation sarcastique et impertinente sur le monde des héros en costume
moulant.
X-Force
D’aucuns regretteront quelques
balourdises, à l’image du gag raté avec les jambes de bébé qui tombe
complètement à plat, tandis que d’autres pointeront du doigt un déficit d’enjeux
émotionnels ainsi qu’un manque d’épaisseur et de place à l’écran concernant
certains personnages. On pense notamment à l’extraordinaire potentiel de
Domino, mutante du genre chanceuse réduite au rang de sidekick sexy, ou encore le « terminator » Cable,
complètement sous-exploité malgré la présence et le charisme fou d’un Josh
Brolin totalement investi. Si « Deadpool 2 » évite de peu le
sentiment de répétition, on voit mal comment un troisième opus pourrait venir
apporter quelque chose de neuf. Bis repetita ne placent pas toujours ! Mieux
vaut en rester là même si cela va clairement en dépit du bon sens pour
n’importe quel producteur hollywoodien. Vous pouvez donc craindre au mieux
un dérivé « X-Force », au pire un troisième numéro. Qui vivra verra !
Note : ★★★
Critique : Professeur Grant
PS : Vous connaissez
la chanson avec les superhéros Marvel, restez durant le générique de fin. Des
séquences particulièrement réussies vous attendent !
Commentaires
Enregistrer un commentaire