Bilan 2017 - le "Flop 5" du Professeur Grant
Après le « Top 10 », place
au « Flop 5 » du Professeur Grant. Retour sur cinq déconvenues subies l’année dernière avec un
dégommage en règle, comme il se doit.
1. The
Mummy
« Mon Dieu que c’est
mauvais ! », s’exclame-t-on après avoir vu le film. Pour bien comprendre, on
est face au reboot de la reprise du décalque de la redite du remake du
classique d’épouvante de 1932. Vous me suivez toujours ? Difficile d’apporter
du neuf dans une tambouille qui a été cuite, recuite et rerecuite ad libitum. Le
tâcheron Alex Kurtzman, lui, se contente de plagier en faisant un melting-pot
de tout ce qu’il a vu dans les différentes versions antérieures. Sans grande
originalité. Sans grande cohérence. Sans souci d’homogénéité. Bref, cette Momie
2017 est labellisée cent pour cent « sans » ! Et du coup, rien
ne fonctionne. On a de l’action digne d’un volet de Mission Impossible, de
l’humour pas drôle, des notes horrifiques aussi effrayantes qu’un épisode de
Franklin la tortue, une intrigue et des scènes vues et revues des milliards de
fois avec, çà et là, des rebondissements téléphonés et, in fine, une mise en
scène répétitive qui n’impressionne guère.
Critique complète
ici :
2. Kingsman:
The Golden Circle
Voilà bien un blockbuster
bas de gamme qui se vautre dans le ridicule avec une aisance qui frôle
l’incompétence. Effets gratuits à gogo, mauvais goûts ad libitum mais aussi une
incommensurable pauvreté scénaristique que le réal’ Matthew Vaughn tente bon
gré mal gré de cacher par de l’esbroufe malvenue. Le storytelling est à ce
titre calamiteux. Non contents d’enchaîner les incohérences et autres
invraisemblances, les auteurs accumulent en outre les fausses bonnes idées (le
mixer-cannibale, les chiens-robots…), lesquelles auraient pu fonctionner dans
une bande dessinée, mais ne marchent pas du tout à l’écran. Là où le premier
opus se voulait fun, le deuxième se montre tout simplement grotesque et
répétitif. Risible comme toutes les scènes où apparaît Sir Elton John. Mais qu’est-ce
qu’il lui a pris de signer pour ça ?
Critique complète ici :
http://www.cinephages.com/2018/02/kingsman-golden-circle.html#more
3. Valérian
et la Cité des Mille Planètes
Handicapé par son casting
raté, « Valérian » a du mal à tenir la distance car il se repose sur un script
aux fondations branlantes. Si le premier tiers se déroule sans (trop d’)
encombre, le film se ramasse par la suite et se traîne à mi-parcours, avant de
totalement s’effondrer à la fin. Luc Besson a beau faire des efforts en termes
de rythme et de montage, les faiblesses narratives s’avèrent tellement lourdes
qu’il lui est impossible de maintenir l’intérêt du spectateur, alors plongé
dans un état léthargique. Celui-ci pensait sans doute nous impressionner avec
un scénario dont l’on voit le squelette et les parties manquantes à des kilomètres
à la ronde… Quelle douce naïveté ! « Valérian » enchaîne des sursauts
d’inventivité avec des gimmicks dispensables, passe du beau au moche sans
ménagement, mélange le spectaculaire et le kitsch dans un même plan, mais aussi
le virtuose et les niaiseries. En somme, le pire y côtoie le meilleur dans un
salmigondis déroutant.
Critique complète ici :
4. Murder on the Orient Express
Aucune singularité,
aucune surprise, aucun panache, aucun génie. En se reposant uniquement sur son
casting, d’apparence flamboyante, Kenneth Branagh ne témoigne en réalité
d’aucune ambition, qu’elle soit formelle ou narrative. Ce dernier ne parvient
pas à transcender un récit poussif d’où n’émerge finalement aucun suspens,
aucune tension, aucun mystère, soit un comble lorsqu’on s’attaque à une œuvre
de la papesse du polar Agatha Christie. En substance, ce métrage
impersonnel et sans relief a beau profiter d’une distribution clinquante et
d’effets spéciaux bling-bling, il n’a finalement aucun éclat. Il subit de plein
fouet un lourd déficit de charme et d’authenticité. Tout y est fade, terne et
somme toute peu passionnant. Ce film de commande particulièrement laborieux
peine à devenir le divertissement qu’il se croit être. Bref, un coup d’épée
dans l’eau.
Critique complète ici :
5. Alien Covenant
« Alien : Covenant » est
à la fois à l’image de ses créatures, hybride, et de ses personnages, creux. Un
blockbuster improbable mis en boite par un cinéaste peu gêné de dispenser son
implacable savoir-faire au service de la plus inepte des vacuités. On est à la
fois rassuré de voir que Ridley Scott n’a rien perdu de sa superbe dans sa mise
en scène ou dans ses fulgurances gores et terriblement désappointé d’avoir été
baladé par un scénario paresseux et bidon qui n’a rien pu tirer des promesses
faites à la fin de « Prometheus », prequel ambitieux et frustrant pour le
spectateur, qui laissait énormément de questions ouvertes. Ce sentiment mitigé
domine. Ce
« Covenant » multiplie en outre les incohérences avec la saga et les
invraisemblances grotesques. A tel point que l’univers « Alien » semble ne plus
détenir aucun secret et ne plus reposer sur aucune base logique.
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