Westworld
A
Westworld, un parc d'attractions dernier cri, les visiteurs paient
des fortunes (40,000$/ jour) pour revivre le frisson de la conquête
de l'Ouest. Dolores, Teddy et bien d'autres sont des androïdes
à l'apparence humaine créés pour offrir du dépaysement aux
clients. Pour ces derniers, Westworld est l'occasion de laisser
libre-cours à leurs fantasmes. Cet univers bien huilé est mis en
péril lorsqu'à la suite d'une mise à jour, quelques robots
commencent à adopter des comportements imprévisibles, voire
erratiques. En coulisses, l'équipe, qui tire les ficelles de ce
monde alternatif, s'inquiète de ces incidents de plus en plus
nombreux. Les enjeux du programme Westworld étant énormes, la
Direction ne peut se permettre une mauvaise publicité qui ferait
fuir ses clients.
Far
West, Moyen-Âge, Temps Romains. Voilà comment était divisé le
parc à l'origine. De quel parc parlons-nous ? De celui imaginé
par Michael Crichton (l'homme derrière la série 'E.R.' et le roman
'Jurassic Park' – pour ne citer que ces deux-là). En 1973, il
portait à l'écran un scénario original répondant au doux nom de
'Westworld' ('Mondwest' en VF). Yul Brynner y incarnait le terrifiant
« Man In Black ». Une pré-figure au Terminator.
Un personnage qui par sa force n'est pas sans rappeler le Green
Knight de la légende Arthurienne. 43 ans après, le matériel
se voit altéré, transformé et sublimé.
Au
terme du dixième épisode de la première saison (la deuxième
saison est prévue pour 2018), nos deux mains s'élèvent comme pour
tenter de rattraper notre mâchoire inférieure dans sa chute. Un
jawdrop carrément imparable
pour tou-te-s celles
et ceux qui se lanceront dans
l'aventure. L'épisode 10,
avec plus d'un twist dans ses
plans, nous laisse pantois !
À tel point que le film tient difficilement la comparaison. Certes,
le matériel original est toujours là (parc
de robots, cycle jour/ nuit
et à l'aube, les équipes nettoient la ville, etc), mais la
réflexion est beaucoup plus poussée. Ce n'est plus un mais dix
cerveaux qui ont élaboré ce labyrinthe géant
qu'est 'Westworld'. Parmi
eux, il y a un certain Jonathan Nolan… frère d'un
célèbre réalisateur.
La
série nous balade sans difficulté (bien
qu'ayant vu le film de
Crichton). Nous voilà donc,
pauvres spectateurs que nous sommes – habitué
à des séries plus
gentillettes (ne nous lancez pas sur les séries de super-héros…)
– au beau milieu d'un casse-tête rudement
bien élaboré
(attention aux anagrammes et
autres indices).
La
musique de Ramin Djawadi
('Game
of Thrones')
accompagne fichtrement bien
l'ensemble et fait la part
belle à quelques reprises (The
Animals, Radiohead, The
Rolling Stones, etc). Le
thème principal est juste
somptueux.
Si
cela s'arrêtait là, 'Westworld' – cette série ambitieuse –
vaudrait déjà le détour. La série va cependant plus loin et sort
du paysage télévisuel habituel. Les acteurs semblent comme
transformés par leur performance. On pense à Evan
Rachel Wood (sublime),
Jeffrey Wright
(magistral) et Jimmi Simpson
(épatant).
Il en va de même pour
Thandie Newton (remarquable)
et James
Mardsen (admirable).
TOUS
méritent un Golden Globe tant
leur prestation force le respect. Beaucoup passent de
l'impassibilité aux
larmes en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire. Bluffant !
D'autres, aidés par
leur expérience de dinosaure, apportent beaucoup de subtilité. Ed
Harris & Anthony Hopkins sont
tout bonnement grandioses.
Ils méritent toute la
reconnaissance du public pour avoir porté à l'écran des
personnages qui traverseront sans aucun doute le temps. Chapeau
bas, Messieurs.
Pluie
de références (au film original, à Lewis Carroll, à Shakespeare,
à Kurt Vonnegut, à Jesse James, à 'Jurassic Park', à 'Once Upon a
Time in the West', etc), performances remarquables, décors à s'en
damner, quelques questions laissées sans réponse (Qui est Wyatt?),
etc. : tous ces éléments font de 'Westworld' une série
ébouriffante. Nous n'avions plus vu une série aussi prenante depuis
2004… début de la diffusion de 'Lost'. Plaudite cives !
Vous
n'avez pas encore commencé 'WW' ? Mais
à quelle époque vivez-vous ?
Goupil
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