A Girl Walks Home Alone At Night
★★★★
Dans
la ville fantôme iranienne « Bad City », un endroit qui
sent la mort et la solitude, les habitants ne savent pas qu'ils sont
traqués par un vampire solitaire.
Avec
'A Girl Walks Home Alone At Night', la réalisatrice Ana Lily
Amirpour opère une incursion dans le monde du cinéma. La
réalisatrice irano-américaine aux multiples talents cachés (en
plus de filmer avec brio, elle joue à la doublure pour les plans en
skateboard), choisit de tourner son film au pays de l'oncle Sam. Avec
son traitement de la drogue, sa nudité et un aspect religieux
sacrifié sur l'autel de la mythologie, le film n'a étonnement pas
été tourné en Iran. La censure iranienne ne l'aurait jamais
permis.
Tourné
en noir& blanc, le film ne marque pas seulement par son visuel
atypique. Présenté comme le « premier western spaghetti
iranien mettant en scène une vampire », le long-métrage se
veut subtil : pas une fois on entend le mot « vampire ».
Basé sur un court-métrage de 5 minutes, le film s'est vu accompagné
d'un comic book à sa sortie.
Actrice
américaine d'origine iranienne, Sheila Vand, avec ses airs de Winona
Ryder, assure. Elle y joue une vampire vêtue d'un chador (vêtement
traditionnel iranien) se déplaçant en skateboard. Cette jeune femme
aux canines saillantes délivre sa vision de la justice en éradiquant
des pourritures et autres bandits de la pire espèce. Certains
pourront y voir une allégorie de la place de la femme dans la
société iranienne. Arash Marandi, le personnage principal, se
défend bien. La scène où, affublé d'un costume de Dracula, il
fait fortuitement la rencontre de notre héroïne/vampire est à la
fois angoissante et cocasse !
Sanglant
mais pas terrifiant pour un film d'horreur, 'A Girl Walks Home Alone
At Night' marque le genre de son empreinte. La logique du film se
veut rassurante : seuls les « bad guys » finissent
en tête-à-tête avec La Mort.
Après
les premières minutes, l'impression d'ensemble réjouit malgré la
barrière de la langue (le film est tourné en fārsi). Avec son
contraste élevé, le filtre de noir&blanc hypnotise. Au-delà
des crocs et du côté surnaturel, l'histoire universelle touche.
Inhabituelle, la photographie de 'A Girl Walks Home Alone At Night'
reste gravée sur la rétine.
Goupil
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