Palo Alto


Piégés dans le confort de leur banlieue chic, Teddy, April, Fred et Emily, adolescents livrés à eux-mêmes, cherchent leur place dans le monde. Ils ont soif de sensations fortes et testent leurs limites. L'alcool, les drogues et le sexe trompent leur ennui. Ils errent sans but dans les rues ombragées de Palo Alto incapables de voir clair dans le tourbillon confus de leurs émotions. Sauront-ils éviter les dangers du monde réel ?



 
Premier film réalisé par Gia Coppola (la petite-fille de Francis Ford), ce long-métrage est basé sur un recueil d'histoires de personnes aux visages acnéiques (comprenez adolescents) peuplant la ville de Palo Alto, au sud de San Francisco. Un recueil écrit par James Franco – qui soit dit en passant s'est transformé en véritable bourreau de travail en enchaînant 26 films ces deux dernières années !

'Palo Alto' est un film familial à bien des égards. Preuve en est la maman de l'héroïne April, qui n'est autre que la mère de la réalisatrice... Les plus attentifs apercevront un poster du film 'The Virgin Suicides' et reconnaîtront la patte de Jason Schwartzman (le cousin de Sofia... Coppola) dans une BO qui sent bon la révolte. La suite du casting n'appartient pas à la même « famiglia » : 
On retrouve Jack et Val Kilmer, et dans la famille Roberts, on nous donne ici Emma ('Nancy Drew', 'Scream 4', 'We're the Millers', etc). – la nièce de Julia. À l'affiche également, Nat Wolff (vu dans 'The Fault in Our Stars') et l'excellent et non moins charismatique Chris Messina – un habitué aux seconds rôles ('Vicky Christina Barcelona', 'Julie & Julia', 'Argo', etc) – ici dans un la peau d'un personnage aux mœurs plus que douteuses...

La révélation du film, c'est indubitablement Jack Kilmer, qui tourne ici son premier film et que beaucoup aiment à décrire comme le nouveau River Phoenix. Jonglant entre intrépidité, gêne et placidité, le fils de Val Kilmer excelle véritablement.

Le bilan n'est pas parfait pour la jeune réalisatrice puisqu'elle ne parvient selon nous pas (contrairement à Sofia Coppola avec le réussi 'Somewhere') à insuffler un côté captivant à un film traitant de l'ennui. Nombreuses sont les longueurs. 'Palo Alto' réussit toutefois là où beaucoup ont échoué : définir avec brio (grande) l'adolescence. La réalisatrice filme sans pareil les incertitudes liées à cette période ingrate qu'est la puberté. En se cherchant, ces ados vont être confrontés à des rites de passage (premiers émois sexuels, prise de responsabilités, consommation d'alcool/ drogues, fumus, etc). D'aucuns passeront ces étapes là où d'autres s'arrêteront sur le bord de la route. Quelques-uns enfin repousseront leurs limites, comme ces deux ados-amateurs-de-sensations-fortes-et-gouvernés-par-leurs-hormones-en-ébullition qui abattront un arbre centenaire, comme pour se prouver qu'ils sont au-dessus des lois de la municipalité de Palo Alto (ou « grand arbre » en espagnol).

En somme, un film qui vaut le détour, mais qui déçoit quelque peu par sa durée. À voir pour les performances de ces jeunes acteurs qu'il nous faut désormais surveiller. 

Note:
Critique: Goupil

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